NICOLAS FERENCZI, responsable Economie et affaires internationales à l'AGPB « En cinq ans, on est reparti sur un rythme de croisière »

Quel bilan tirer de ce Plan silos ?

Il y a eu deux succès réglementaires. D'une part, un régime d'autorisation simplifiée a été introduit pour les silos plats fin 2012. D'autre part, la circulaire du 19 mars 2013 facilite les procédures d'urbanisme et invite les services de l'Etat à répondre dans les meilleurs délais. En revanche, les collecteurs n'ont toujours pas la possibilité de construire des silos en zone agricole, et ils ne sont pas forcément les bienvenus non plus en zone urbaine, artisanale ou industrielle.

Dispose-t-on d'un bilan chiffré ?

Non, mais on ne doit pas être loin de l'objectif de 5 Mt en cinq ans, et on n'est pas déçu non plus de ce point de vue-là. La dernière donnée dont on dispose provient d'une enquête FranceAgriMer-AGPB-Coop de France à l'occasion d'une étude européenne qui chiffrait le stockage commercial français en 2014 à 58,4 Mt. C'est 3,3 Mt de plus qu'en 2010 et un retour au niveau de l'an 2000.

Quelles perspectives désormais ?

Difficile à dire, mais la dynamique sera sans doute plus lente. En cinq ans, il y a eu un changement de logique avec la nécessité de se positionner à l'export dès le début de campagne, mais aussi avec l'ampleur qu'a pris le stockage à la ferme, notamment cette campagne. Rien que pour les capacités ventilées, elles représenteraient 28 Mt aujourd'hui, en plus des 60 Mt environ de stockage aval. Face à l'impact du stockage à la ferme, les collecteurs cherchent maintenant à organiser la complémentarité avec leurs propres silos. Globalement, la capacité de stockage serait donc moins un facteur limitant. Après, le canal Seine-Nord Europe et la poursuite de l'optimisation logistique devraient amener des constructions.

Renaud Fourreaux